379 Jackson Drive

Il accourt à moitié à poit et sort sur le palier, juste vêtu de sa chemise. Apparemment il a moins froid que la veille. Je souris et il m'embrasse.
Ca me rappelle presque... non vaut mieux ne pas y penser, pas la peine de torture pour rien.

"- Bonne journée à toi aussi."

Je le laisse partir en premier, m'attardant sur ses fesses, puis commence moi-même à descendre les escaliers.
*Hum. Je sens qu'aujourd'hui va être une bonne journée !*

Je sors dehors, a neige de la veille a recouvert les rues et les trottoires sont à peine déblayés. Heureusement que ma boîte n'est pas très loin, à dix minutes à pied, dans le CBD. N'empêche il faudra qu'un jour je m'achète une bagnole, bien à moi, parce qu'exécuter les contrats dans une bagnole de l'entreprise, ça va finir par de venir louche.

J'avance dans cette blancheur et au loin j'aperçois déjà les premiers buildings dont l'un d'eux correspond à mon lieu de travail ou plutôt là où je prend mes "ordres" car mon vrai lieu de travail c'est ma bagnole et la rue.

Downtown > Central Business District > Depracity Liquor Company

Je sors dans le froid, Sam sur mes talons. On ne part pas dans la même direction. Un dernier regard accompagné d'un sourire encourageant, et je m'engage dans la rue tout de blanc vêtue...

Il faut que je passe me chercher quelque chose de chaud, je ne tiendrais pas la journée avec simplement une chemise et une veste...

La neige ne tombe plus, mais le vent souffle pas mal, je le sens s'engouffrer sous ma chemise, et en moins de cent mètre je suis déjà frigorifié...

Il faut que je me bouge de rentrer chez moi, j'ai pas mal de boulot pour aujourd'hui... Déjà faire tous les tatoueurs, comme le l'a proposé Sam...
Puis commencer les hôpitaux, ou les commissariats...

>Home Sweet Home

Downtown > CBD > Devant la High Tech Corp

J'arrive en bas de mon appartement à quinze heures, mon épaule me fait un mal de chien, mes oreilles bourdonnent encore de la balle qui est passée tout près mais j'ai les mille dollars. Ca fait tout de même très peu par rapport à ce que j'ai dû affronter : quatre hommes à buter, deux filles qui me courent après même si je ne pensais pas les refroidir, une épaule en bouillie... mais bon, peut-être que la prochaine fois je serais augmentée ?

Je soupire et m'installe dans la salle de bain pour prendre une douche et soigner ma blessure. Une fois qu'un bandage tient tant bien que mal sur la plaie, j'envoie un message à John. Je crois que j'ai besoin d'un petit peu de chaleur humaine et puis... il faut bien fêter ça.

Une fois cela fait, je range l'enveloppe encore tâchée de sang dans un des tiroirs de mon bureau et verouille celui-ci. Je m'installe ensuite sur le canapé après m'avoir versée un peu de vodka-grenadine et allume la TV. Plutôt pour le bruit de fond que pour les infos.

Un message arrive quelques longues minutes plus tard. John n'a jamais été très doué pour les SMS.

John Doe a écrit:: Je ne suis plus au Tangiers, on m'a contacté pour me donner des infos sur mon passé.
Ne m'attends pas, je pense que je dormirai chez moi ce soir. Ne te fais pas de soucis pour moi. Je t'appelles demain...
Je t'embrasses...

Le téléphone de Sam sonne, c'est John, espérons qu'elle va répondre...

Je sens mon téléphone portable s'égosiller dans ma veste, j'émerge à peine. Merde j'ai dormi et vu l'heure qu'il est, beaucoup dormi.
Je me lève d'un bond, la douleur dans mon bras me rattrape et me coupe le souffle et je ne tiens plus sur mes jambes, je m'effondre de nouveau sur le canapé.
Le temps que je réalise, la sonnerie s'est arrêté, tant pis, si c'est urgent ça rappellera, sinon j'ai mieux à faire.

Je regarde l'heure, 17h et mon estomac crie famine, je n'ai rien avalé depuis, je ne sais plus très bien quand.
Je me lève doucement, pour ne pas brusquer ma blessure encore très fraîche et m'avance vers la cuisine. Une fois arrivée, je décongèle rapidement quelque chose et je retourne dans le salon pour m'attabler. J'aime être prévoyante et avoir ce genre de repas pour... ce genre de journée.

Pas facile de manger, se déshabiller et arriver jusqu'au lit avec une seule main de valide mais j'y suis. j'en aurais presque honte, il est à peine 18h. J'ai appelé le boulot, posé un jour de congé, je ne me sentais ni la force, ni l'envie de bosser et je ne voulais pas quelqu'un remarque ma blessure.

A peine ai touché les couvertures, que mes yeux se ferment déjà, je les laisse faire...

Le téléphone de Sam vibre un peu plus tard. un message vocal.

Lorsqu'il sera consuulté, elle découvrira que c'est une voix d'homme, le genre qui donne des ordres à d'autres hommes... Des ordres qui commandent des hectolitres de sang répandus... Le genre d'homme qui paye bien dans le métier...

"Bonjour mademoiselle Curtis. j'ai un travail pour vous. Soyez à 21H30 sur les Docks."

Fin du message. Concis. Professionel.

(rédigé pour ne pas vous empêcher de faire votre RP entre vous)

***** Le lendemain...

"- Il est 7 heures et vous écoutez..."

Rien du tout, j'écoute rien du tout, je pense tout en grommelant. j'ai oublié d'éteindre le réveil la veille et je suis encore exténuée. Tant pis, je ferais une grasse matinée...

Ce n'est que vers 10h que j'émerge complètement, la douleur au niveau de mon épaule est lancinante et j'ai tâché les draps, un peu mais ça se voit et le bandage est maculé de sang.

La douche finie, je m'applique à faire un nouveau bandage et c'est à ce moment que je me rappelle que le téléphone avait sonné la veille. Je me dirige vers ma veste, suspendue dans le hall et en sors l'objet.

Un SMS, celui de John, je le lis et je ne peux m'empêcher de grimacer, je n'aime pas le savoir en danger, parce que c'est ce que je crois. Mais de toute façon il est trop tard, le message date d'hier après-midi.
Ensuite, un appel en absence, encore John, mais cette fois beaucoup plus tard, j'espère vraiment qu'il ne lui ait rien arrivé et la meilleure façon de le savoir est de le rappeller.
Mais avant : message vocal, une voix d'homme, du travail. Et malgré ma blessure, je ne peux empêcher un petit sourire de s'afficher sur mon visage.

Je compose le numéro de John et j'attend qu'il réponde.

Presque une heure plus tard, je sonne chez Sam, le Burger King en main. Je sais que ce n'est pas vraiment de la nourriture saine, mais je dois dire que je préfère ce fast food au McDonald, c'est incontestablement plus riche et certainement moins chimique...
Enfin, je dis ça, si ça se trouve, j'ai complètement tort...

Je suis content de revoir Sam, ça fait seulement deux jours qu'on ne s'est pas vu, et pourtant elle me manque déjà cruellement. J'espère vraiment que c'est réciproque, ça me ferait un peu mal que ça le soit pas. En même temps, je ne pourrais pas lui en vouloir, elle a certainement vu défilé un paquet d'hommes, alors pas étonnant qu'elle ne s'attache pas facilement.

Il y a aussi cette histoire avec sa fille... Ca me tracasse un peu. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose là-dessous qui cloche, cette affaire est certainement plus louche qu'elle ne veut bien le dire. Mais encore une fois, je ne suis pas ici pour lui dire quoi faire de sa vie, et encore moins de ne pas risquer sa vie. Même si je lui dis quand même, ça ne l'empêchera certainement pas de le fairte quand même.

L'interphone grésille enfin...

-C'est John, j'apporte la boustifaille...

Après que notre conversation se soit terminée, je suis allée faire une lessive de ce qui était tâché de sang mais encore utilisable. Je sais exactement quoi utiliser pour faire partir les tâches de ce genre et je ne me gêne pas pour surdoser un peu.
En ce qui concerne la veste et la chemise... là c'est une autre histoire. Elles ont temporairement fini dans un des tiroirs de mon armoire, où j'ai fait installer un verrou.

Je déambule encore en robe de chambre alors que John ne va pas sûrement pas tarder. J'enfile alors un tee-shirt et un pull, laborieusement, mon bras fraîchement blessé n'aidant pas et je mets un pantalon ample, histoire d'être un peu plus à l'aise que dans un jean.

Quoi que je fasse, je n'arrête pas de penser à John et surtout à ce qu'il a pu découvrir... ou pas sur son passé. Ca me fait penser à lui et à notre soirée d'avant-hier et je ne peux m'empêcher un sourire de s'afficher sur mon visage.

Il est 12h15 quand l'interphone sonne, je répond et c'est John au bout du fil. Je lui ouvre et je déverouille la porte, l'attendant dans le salon, un fond de verre de vodka à la main.

Je monte rapidement les étages, et je frappe à la porte avant d'entrer, chargé de mets hautement gras. C'est sûr que quiconque fait attention à sa ligne ne va pas manger dans un fast-food, c'est un véritable suicide gastronomique, mais j'ai beau me le répéter chaque jour, je dois avouer que le Whooper est une pure merveille culinaire...

Honte à moi...

Sam est assise au salon, un verre à la main. C'est vrai que c'est l'heure de l'apéro. Enfin, personnellement je vais y aller molo avec l'alcool, je picole déjà beaucoup tous les soir pour un type qui s'est réveillé voilà deux semaines.
Je dépose les menus sur latable à manger, et vient m'accroupir près de Sam, pour me mettre à sa hauteur. Je n'arrive pas à virer ce sourire b"at de ma figure. Quel plaisir de la revoir, toujours aussi jolie...
Mes mains viennent prendre sa taille et je dépose un doux baiser sur ses lèvres.

-Bonjour...

Je fixe mon regard malicieux dans le sien, ma deception me paraît bien lointaine maintenant. Comme quoi elle a un réel effet bénéfique sur ma personne.
Je détourne mon regard vers la table, où trônent nonchalamment les sachet remplis de burgers.

-Je ne savais pas trop ce qui te ferais plaisir, alros j'ai pris un peu de tout...
Si tu ne finis pas, c'est pas grave, ça me fera toujours un peu de rab pour chez moi, je tiendrais quelques jours de plus avant de mourir de faim...

Je l'embrasse sur le front et me relève. En fait, c'est vrai que je n'ai pas grand chose dans mon propre frigo, mais je suis loin de mourir de faim, mon boulot est payé plus que généreusement...

Il monte et dépose les mets qu'il a apporté sur la table. Je n'ai pas bougé depuis qu'il est entré et c'est seulement quand il m'embrasse que je semble sortir de ma torpeur.
En fait, j'étais en train de penser à ce qui s'est passé hier, je n'ai pas vraiment aimé la tournure qu'ont pris les choses et je me demandais si ça aurait un impact et si oui lequel sur mon rendez-vous de ce soir. Mais maintenant n'est pas le moment pour penser penser à ça.

J'offre mon plus beau sourire à John et me lève, non sans réprimer une grimace de douleur causée par ma blessure au bras, pour le suivre jusqu'à la table.

"- Bonjour et merci pour la nourriture... même si elle doit être loin de ce à quoi je suis habituée."

Je lui fis une petite moue faussement dégoutée à l'idée de manger de la fast food puis souris.

"- Allez va je plaisante, je meurs de faim."

On commence tous les deux à manger, moi piochant un peu au hasard dans ce qu'il avait apporté, faisant maintenant un peu plus attention à mon bras. Décidemment ça ne va pas être facile de lui cacher longtemps cette blessure...

"- Bien dormi ?"

Je souris à sa petite blague. C'est sûr que c'est pas de la haute gastronomie, et que ça remplacera jamais de la cuisine maison -quoique ça dépend faites par qui-, mais c'est toujours bien quand t'as vraiment pas envie de cuisiner et que tu veux pouvoir bouffer rapidement.
J'entame l'un des hamburgers les plus balèze, faut dire que j'ai vraiment les crocs, vingt-cinq kilomètres à pieds, y'a de quoi mettre à plat, même un type comme moi.

Je souris à nouveau à sa dernière question, elle a l'audace de la poser! Je la regarde avec un air faussement réprobateur.

-J'aurais certainement pu dormir mieux si une certaine personne ne m'avait pas réveillé à 10h ce matin.
Plus sérieusement, on ne peut pas vraiment dire que j'ai beaucoup dormi, mais je pense que je m'en remettrai...

Je mords quelques bouchées de mon burger, qui disparaît à vue d'oeil. J'attrape une serviette en papier et m'essuis le coin de la bouche avant de reprendre.

-Et toi? Bien dormie? Ta journée d'hier était fructueuse?

A le voir il est vraiment mort de faim et ça me fait doucement sourire. D'un autre côté je ne suis pas en reste, la veille je n'ai pas mangé de la journée sauf le soir et encore c'était vite fait.
Je mange donc mon sandwich tout en l'écoutant, je souris de nouveau même si mon visage se ferme d'un coup quand c'est à son tour de me poser des questions.

"- Désolée de t'avoir réveillé, j'aurai dû appeler un peu plus tard. Sinon oui j'ai bien dormi, enfin j'ai connu mieux..."

Je laisse ma phrase en suspens, espérant qu'il se contente de cette réponse pleine de sous-entendus et qu'il n'instistera pas pour savoir de quoi ma journée précédente était composée. Pas que j'ai honte ou quoi que ce soit, j'ai juste envie qu'il me prenne pour autre chose qu'une simple porte-flingue. Ou au moins jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de le lui cacher.

Je serais tenté de lui demandé ce qui a fait qu'elle n'a pas si bien dormi que ça, mais quelque chose me dit quelle n'a pas vraiment envie de me le dire. Je ne suis pas certain d'avoir envie de me la mettre à dos. J'avoue que je ne suis pas très loquace, aujourd'hui. Mais de toute façon, comme je sens qu'on va y arriver, je préfère lancer le sujet de ma soirée d'hier.

-J'ai reçu un appel hier, une voix masquée, elle me demandait de me rendre dans le désert, avec 2000$ en cash... Comme tu t'en doute, je ne les avais pas. J'ai dû improviser pas mal...

Je me tais et engloutis ce qui reste de mon hamburger, je m'essuie la bouche avec une serviette en papier et bois une grande gorgée de soda.
Je reprend enfin.

-Je me suis acheté un peu d'équipement, mais j'ai pas eu le temps de trouver d'armes. J'ai pas de permis et je me voyais mal écumer les quartiers chaud à la recherche d'un traffiquant...

Je l'écoute me parler de sa soirée d'hier alors que je n'avais rien demandé, mais j'avoue que je mourais d'envie de savoir ce qui s'était passé et s'il avait avancé sur quoi que ce soit.

"- Tu n'as pas fait de bêtises j'espère ?"

C'est sorti tout seul mais je ne peux m'empêcher de penser à ce détail : la possibilité qu'il ait tué ou même blessé quelqu'un me laissait indifférente mais j'avais peur pour lui et ce qui pourrait lui arriver si jamais ça avait été le cas.

Il me parle de son achat de matériel pour sa protection et malgré moi je tilte : j'en ai des armes moi. Maintenant que j'ai fait ce constat, j'essaie de trouver le meilleur moyen de le lui dire. Je me lance finalement, un peu gênée.

"- Tu sais... si c'est ça que tu veux. Je peux t'en fournir une... d'arme."

Et j'en reste là tout en replongeant mes yeux dans l'hamburger que je suis en train de finir.

La déclaration qu'elle me lance me laisse sans voix... Je me doutais que y'avait quelque chose de pas clair, mais de là à ce qu'elle se trimballe avec une arme, j'avoue que ça me surprend...
Enfin, si j'y réfléchis, ça ne me surprend pas tant que ça, en fait. J'aurais même dû m'en douter, c'est une ancienne flic, après tout, elle sait se servir d'une arme, et puis il n'y a rien d'illégal à avoir une arme, sauf si on a pas de permis.
En même temps, une arme me serait bien utile, ne serait-ce que pour dissuader les guignols qui veulent jouer aux caïds. On peut pas dire que j'ai beaucoup de remords à me retrouver avec une arme illégalement, j'en aurais cherché une moi-même si j'avais eu le temps...
Je décide de ne pas polémiquer sur le fait qu'elle ai une arme.

-Eh bien... J'avoue que ça me serait bien utile pour dissuader certains fouteurs de merde, et puis, vu ma situation, je pense que les choses pourraient s'envenimer...

Je la regarde dans les les yeux. Je sais qu'elle doit se faire du souci pour moi, j'aimerai que ce ne soit pas le cas. Après tout, on se connaît à peine, et je suis un gars resistant, c'est pas comme si je faisait rien de mes journées...
J'avance ma main sur la table et prend la sienne. J'essaye de d'être le plus rassurant possible.

-Tu n'a rien à craindre, je ne suis pas du genre à foncer tête baissée. La soirée d'hier le prouve, j'ai été très précautionneux. Ca aurait certainement pu tourner mal si je ne l'avait pas été autant...

J'ai l'impression qu'il passe par plusieurs émotions quand je dis pouvoir lui procurer une arme mais finalement il n'a pas l'air plus surpris que ça. Je sens qu'on a marché sur des oeufs mais on en a pas cassé, pour l'instant.

"- J'essaierai de t'en avoir une neuve, je ne prèfères pas te donner une de mes armes... qui ont déjà servi."

Je n'aurais peut-être pas dû ajouté ça mais il fallait bien lui expliquer le pourquoi du comment, enfin je sens quand même que j'aurais dû me taire.
Je ne préfère pas trop y penser, sa main sur la mienne m'arrache un léger sourire et mes précédentes pensées s'envolent.

Il s'inquiète parce que je m'inquiète pour lui, ça serait sûrement comique si ce n'était la vérité.

"- A vrai dire, je pense que je ne dois pas m'inquièter pour toi, enfin d'après ce que je crois savoir, tu n'as pas l'air d'être quelqu'un sans défense.
D'ailleurs on est tous les deux des personnes qui savent se défendre alors autant éviter de se ronger les sangs pour rien."

Je souris légèrement, c'est une façon comme une autre de lui dire que lui non plus n'a pas à s'inquiéter outre-mesure.

J'opine du chef. C'est vrai que pour l'instant, aucun problème en perspective, donc aucune raison de se faire du mauvais sang. Et ça risquerait de nuir à nos relations, ce qui me déplairait vraiment trop...

-Oui, tu as raison. Quant à cette arme, ne t'inquiète pas, je ne suis pas pressé pour le moment...

J'en reviens à mon histoire, maintenant que je suis lancé, autant la terminer...

-Revenons-en à ma soirée d'hier... Je débarque en plein milieu du désert, près d'une vieille ferme abandonnée. Visiblement, le coin était désert, et j'attends donc que mon contact se pointe.
Il arrive à l'heure prévue, et me demande d'avancer l'argent. Je lui sort un pipeau comme quoi je n'ai pas l'argent sur moi, que je l'ai caché dans les environs, et qu'il ne pourra la retrouver qu'une fois qu'il m'aura fourni les infos.

Je bois une gorgée de mon soda. Je ne suis pas un très bon conteur, mais j'espère quand même que ce n'est pas trop affligeant...

-Le type commence à s'énerver, il me fais miroiter la crosse d'une arme. je campe sur mes position, et là il fait signe à un type qui devait se tenir à quelques centaines de mètres plus loin, un tireur embusqué.
J'avoue que j'ai eu un petit moment de doute. Mais ne me demande pas comment je le savait, en tout cas le laser qui était pointé sur moi était un joué. J'ai pas cherché plus longtemps, et j'ai étalé le type devant moi. Son pistolet était en fait juste une crosse, récupéré dans une casse d'arme. Lui et son beau-frère m'avait visiblement entendu chez l'un des tatoueurs que j'ai visité avant-hier, et ils ont voulu profiter du filon.
Bien sûr, son pote c'est radiner après, avec une vrai arme à feu, mais j'ai eu le temps de me tirer avant qu'il soit vraiment à portée de tir...

J'évite soigneusement le passage des mauvais traitement sur le camé. Autant éviter de passer pour un sadique, même s'il le méritais, j'aurais certainement pu me passer du tazer et du coup de pied dans les côtes...

Je la regarde, attendant le verdict...

Je l'écoute à nouveau me parler de sa soirée. Il la raconte en détails, sûrement pour me rassurer.

"- Donc en gros, tu n'as rien appris. Dis-je avec cette pointe de tristesse dans la voix qui signifie que je compatis. Tu ne veux pas que je demande autour de moi, au sujet de ton tatouage par exemple ?"

Je propose mon aide même si la dernière fois que l'un de nous deux en a proposé, ça ne s'est pas si bien passé que cela.
Je repense à son histoire et je me demande qui il pouvait bien être. Peut-être un témoin gênant qui a été réduit au silence de cette manière. Ou bien un criminel qui aurait subi les griefs de son patron ou de ses concurrents.
Etait-ce même une punition ou bien une chance qu'on lui donnait d'oublier ce qu'il était et de refaire sa vie.
A cette pensée, je ne pus m'empêcher de frissonner légèrement : si quelqu'un lui offrait ce genre de "chance" alors il devait être, dans son autre vie, quelqu'un de très peu reccommandable.

Autant qu'elle ne s'intéresse pas de trop près à mon tatouage. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose. D'après ce que m'a expliqué le tatoueurs, les Dragons Noirs viennent, font le ménage et repartent, et personne n'a rien vu. En tout cas personne n'est assez fou pour dire le contraire.
Non, je crois que c'est mieux pour l'instant qu'elle ne sache rien.

-Non, ce n'est pas la peine. J'ai déjà fait tous les tatoueurs de Depra, impossible d'en trouver un capable de me renseigner sur ce foutu tatouage.

J'espère qu'elle me croira, et qu'elle n'ira pas chercher des informations sans que je le sache... Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose.

Je me lève et commence à débarasser les cadavres de boîtes et de verres en carton. Je reviens m'asseoir à la table, et plonge une fois mon regard dans cette étendue infinie de vert émeraude. Je ne peux m'empêcher de sourire. ce genre de petit sourire malicieux, que l'on aimerai garder pour soi, mais qui n'est pas décidé à se laisser faire.

-Est-ce que je t'ai déjà dit que tu avais des yeux magnifiques?

Demande-je, faussement interrogateur. Elle est vraiment belle, j'ai du mal à détacher mon regard du sien, et de la contemplation quasi-béate des détails de son visage.
La question franchit mes lèvres sans même que j'ai le temps de la retenir.

-Qu'est-ce que tu pense de notre relation? Enfin, si situation il y a...

Et merde... Ca y est je panique. Je baisse les yeux pour fuir son regard, j'ai peur de l'expression que je vais y trouver. Bon sang! Pourquoi affronter le regard d'une femme est-il plus inquiétant que d'être poursuivit par un type avec un pompe à la main?
J'espère qu'elle ne va pas prendre cette question mal...

"- Ok..."

Je n'en rajoute pas. Je sens que ce n'est pas tout à fait la vérité mais je n'ai pas envie pas d'entrer dans les détails pour me disputer avec lui, ce n'est pas le moment et puis franchement je n'ai pas envie de me le mettre à dos.

On a tous les deux fini de manger et John débarasse pendant que je pense au fait que ce soir j'aurai un rendez-vous "professionnel" et que cette fichue blessure me lance encore. Je me demande d'ailleurs si mon "employeur" ne pas le remarquer et me renvoyer chre moi.

Il revient et commence son petit manège, ça me ferait presque rougie si je n'étais pas habitué à ce genre de choses. Je sens qu'il me fait la cour et à vrai dire j'aime assez ça. Je souris et je m'apprête à répondre à sa première remarque quand il me pose une question.
J'ai l'impression qu'elle lui a échappé et pendant qu'il détourne le regard, je me sens gênée, je ne sais pas quoi lui répondre.

"- Qu'elle n'est pas simple."

Je n'ai pas longtemps réfléchi à cette réponse mais c'est la première qui m'est venu et qui ne semblait pas insensée à dire.

"- Je crois qu'on a tous les deux des vies compliquées et... dangereuses et qu'une histoire ne fait que rendre les choses encore plus complexes.
Je ne dis pas que ce n'est pas bien... juste que je suppose qu'on devra faire plus d'effort pour... construire quelque chose."

Construire quelque chose? Je suis à la fois fou de joie et terrifié à cette idée... Je ne sais pas si je suis capable de construire quoi que ce soit avec qui ce soit. Je ne sais même plus comment construire une relation, même si je fais confiance à mes réminiscences pour s'en charger d'elles-même.
J'ose à nouveau la regarder dans les yeux. Je souris, un peu stupidement, sans doute.

-Si tu te sens prête à faire ces efforts, je les ferais avec toi...

Je ne peux me retenir plus longtemps et l'embrasse. Bon sang, que c'est agréable de se sentir aimé. Comment ai-je jamais pu oublier ça? Quoi qu'il m'ait été fait, ça a été assez puissant pour anéantir complètement toute trace de ce qui faisait que j'étais moi...
Je repense à ce que j'étais peut-être. Si seulement j'avais pu être flic, ou militaire, un type réglo, bien intégré à la société.

Le genre de type qui rencontre une fille dans un resto et qui l'invite à boire un verre, qui la drague un peu, mais n'insiste pas si elle ne veux pas aller plus loin.
Le mec comme il faut quoi...

Je ne sais pas trop si ce que j'ai dit lui fait plus peur à lui qu'à moi. Je ne suis pas prête à m'engager, je le sais, je le sens. D'un autre côté ça fait quoi... deux ans que je ne suis plus Fisher et bien plus encore que je n'ai pas eu une histoire sérieuse. Mais vu comme la dernière s'est terminée je ne veux pas revivre la même chose.

Je suis encore totalement plongée dans mes pensées et dans les souvenirs de mon mari et de ma famille détruite quand il me parle. J'enteds ses mots mais je les comprend à peine.
Ce genre de choses fait vraiment remonter des sensations très loin du bonheur et même si je n'arrive pas à douter de la sincérité de John, je doute de la mienne.

Il m'embrasse avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit. Ca addoucit mes pensées et mon ressenti même si ça n'enlève pas la peur. Une fois que le baiser est rompu, d'un commun accord, je me lève et lui fait face.

"- Je crois qu'il vaut mieux qu'on en reste là pour aujourd'hui... ma journée d'hier a vraiment été éprouvante et j'ai un peu de boulot ce soir."

C'est lâche et je le sais mais depuis... Marcus, j'ai toujours été lâche avec mes sentiments surtout quand ils étaient si confus.
Et puis je dis un peu la vérité aussi, faut bien que je fasse quelque chose pour cette fichue épaule car les antalgiques ce n'est pas vraiment ça quand on veut rester éveillée.

Je crois que je me suis peut-être réjouis un peu vite... Malgré ses paroles, il y a vraisemblablement quelque chose qui ne va pas. Mais je décide de ne pas insisiter, après tout, je ne suis pas chez moi.

Je me lève à mon tour et récupère ma veste sur l'un des fauteuil du salon. Je l'enfile et vient serrer Sam dans mes bras.

-Tu as raison, je vais te laisser te reposer un peu, appelles-moi...

Je fais demi-tour et sort. Je ne sais pas vraiment comment occuper mon après-midi, mais je vais bien trouver quelque chose...