1017 Run Bull Street

Un homme sort de l'immeuble squatté. Un black, bien entendu. Il porte un futal rouge, une veste de la même couleur, sans manche. Et vu qu'elle est ouverte et qu'il ne porte rien en dessous, on peut apercevoir les magnifiques muscles de son corps. Mais ce qui retiens l'attention, dans tout ça, c'est le holster dont les sangles de cuir brun clair barrents sa silhouette. Pas besoin de se cacher, ici, ça fait des années que les flics ne viennent plus dans ces quartiers.

Le mec semble étonné de voir un blanc à la porte de son squatt.

"Qu'est ce que tu veux, mec?"

Passablement énervé l'homme. Cela s'explique peut-être par la bande qui couvre son ventre : il a du être blessé récement.

Le mec marque un temps d'arrêt... Il dissimule mal un sourire qui lui monte aux lèvres.

"De quel gros bonnet blanc tu parles, mec? Le gros con de la boîte de nuit?"

Aparement, seule une partie du discours de Lynch l'intéresse : cette histoire de gros qu'ils auraient buté. Il faut dire que le gros en question lui a collé un pruneau dans le côté, lequel pruneau s'est enfoncé dans la tête de son beau-frère. Le même sale gros a buté son frangin au couteau. Autant dire que la mort de cet homme lui tient à coeur.

Le black semble déçu puisqu'il semble que le gros con de la boîte soit toujours env ie. En même temps, une fois que son cerveau analyse suffisement l'info, il se rend compte que ça veut dire qu'il peut encore se venger.

"Ok, mec, tu es le bienvenu chez les Néo Black Muslims tant que le boss ne dira pas le contraire. Lui aussi, il veut dérouiller le vieux, parce qu'il a buter son fils. Son fils unique.
Tu sais où il crèche, ce connard? Si tu as ce renseignement, je suis sûr que le patron payera bien. Très bien."

Difficile de définir ce personnage. Il a semblé un peu lent à la détente juste avant de répondre mais là sa voix semble trahir une réelle intelligence.

Le mec a une petite grimace faciale, semblant indiquée que sans l'info, voir son patron sera plus compliqué. En même temps, envoyé paître le mec risque de leur faire perdre l'info...

"C'est pas à moi de prendre la décision, je vais appeller le second. Il saura dire si c'est possible."

Il appelle un autre homme dans l'immeuble, on entend vaguement un mec qui monte un escalier. Une minute après, un autre black sort de l'immeuble. Il est vétu d'un futal sans grande forme à la couleur indéfinissable, bien qu'il semble y avoir une dominante jaune-orange et une chemise blanche de style artisanal (le genre de truc acheté en Afrique même ou en Inde), largement ouverte sur son torse. A croire que tous ces mecs sont gays, vu comment ils laissent apparaître leur poitrine.

"Il parait que tu as des infos et que tu veux voir le chef? Mais qu'est-ce qui me dit que tes infos valent le coup? Qu'est-ce qui me dit aussi que ce n'est pas un piège?"

Le mec réfléchit un moment puis émet un sifflement avec ses doigts. A croire qu'il appelle Jolly Jumper...
Mais c'est une voiture qui apparait. Une vieille cadillac Séville de 1981, peinte façon gangsta, le genre de truc qui passe ausi inaperçu qu'une harley rose bonbon au milieu d'un rassemblement de hells angel.
Taguée de partout, représentant sur son capot un blacks la capuche sur le crâne pointant un flingue sur celui qui regarde, c'est vraiment typique comme caisse. Limite stéréotypé.

Le second monte dans la voiture.

"Si tu veux voir le boss, tu grimpes. Sinon, tu te casses."

Là, c'est u point de non-retour. Accepter ou refuser : prendre des risques ou planter la mission... Dur choix en perspecitve. Pour qu'elqu'un de normal, en tout cas.

La voiture traverse les rues du quartier noir de la ville. Enfin noir... y'a pas mal de blancs en fait, mais ils ne sont pas majorité.

"Non, il n'est pas loin. A l'autre bout du ghetto."

La voiture sillonent les rues sans s'ennuyer à essayer de brouiller le chemin parcouru : c'est le chemin le plus court qui est pris.
La voiture s'arrête Sur Ocean Avenue. Le lieutenant descend, s'engage dans une rue parallèle, appellée Amstrong Street.

Il s'arrête au niveau d'un immeuble plutôt cossu pour le quartier et sonne au numéro 9, Appartement de Jeff White.

"Oui?
Boss, un invité pour vous..."

Le bruit de la sérrure magnétique dévérrouillée se fait entendre, le lieutenant l'ouvre. Lynch va-t-il le suivre?

Ah, merci p'tit Jésus, je suis pas poursuivi... J'suis à deux doigts de craquer en repensant aux deux types que j'ai dézingué... Ca faisait combien de temps que j'avais pas buté quelqu'un? J'en sais rien. J'ai jamais été un tueur moi, même si j'ai déja tué... Enfin j'me suis, j'ai jamais procédé comme ça. Quand j'ai bougé pour tuer volontairement, c'était que le mec le méritait, c'est à dire qu'il m'avait causé du tort et la, c'était pas le cas.
J'suis sur la highway, et ma caisse est pas bien discrète, si j'me fais chopper là-dedans, direction la taule, et pourquoi pas la chaise illico. Je suis pas légalement en liberté, alors si ça se trouve même un putain de PV peut m'envoyer dans le foutu couloir. Faut me débarasser de ça.
Un cul de sac sur le côté, j'm'engage dessus vite fait puis je coupe le contact. J'sors de la foutue caisse puis j'retire ma foutue veste, et j'l'utilise pour nettoyer la poignée, le volant et la clé, histoire de pas laisser de foutues empreintes. Par contre, ma veste est foutue, va falloir la porter à la main jusqu'à c'que j'puisse en changer.
La leçon à tirer de ça, c'est qu'il me faut ma propre caisse, je devrais pouvoir me payer une tire la, je commence à bien me porter sur le plan thunes.
Mais j'y penserais plus tard, pour l'instant faut r'tourner dans les foutus quartiers habités, chopper un bus et retourner voir le bonhomme O'Sullivan.
J'marche donc en bordure d'autoroute, dérrière les barrières histoire d'être un peu discret. J'cogite à tout ça, j'marche comme un zombi parce que j'suis dégoûté. Dégoûté d'la vie, de moi, de tout ça. Chaque fois que j'essaye d'en sortir, ils me ramènent dedans... Qu'est-ce que j'ai foutu pour mériter ça? Bon dieu, je me demande si je vais pas annoncer au patron que je l'emmerde, comme ça je me ferais flinguer et ça finira tout ça.
Enfin bref, même si j'marche à l'allure d'un foutu retraité, j'ai vite fait de rejoindre une autre partie des bas quartiers, un coin en bordure de ces foutus quartiers. Un foutu bus arrive, je cavale histoire de l'attraper. Courir, toujours courir, j'en ai plein le cul...

=>Silver Island

Les Docks de la Riviera =>

Une fois la bonasse de tueuse arrivée, on a vite mit les bouts. A l'arrière comme des petits boy scouts, j'aurais bien maté la tueuse pendant le trajet, mais au lieu de ça, j'regarde le bonhomme O'Sullivan monter une pétoire du feu de dieu. Un truc de pro, c'est quoi le bonhomme O'Sullivan, un para? Bah, après tout on s'en fout, du moment que ça défouraille, ça change quoi qu'on aie l'air d'un voyou ou d'un foutu Leon?
Enfin, me voila d'retour sur mon territoire perso, les ghettos d'Depracity, ou en gros, les endroits les plus malfamés d'une des villes les plus malfamées qu'on puisse imaginer. C'est du propre, mais ça me change pas beaucoup de Detroit. Et putain, j'éspère qu'on laissera pas de survivants, j'ai pas envie d'être tricard dans le tiéquar... Hehe... "Tricard dans les tiéquar", ça rime. Y a des fois ou j'me tue. Mais si on fait de la merde c'est pas moi qui vais m'tuer... C'est vrai bordel, eux ils crèchent pas ici. Moi si on me dépose la, je marche dix minutes et je suis au bércail, eux je parie qu'ils sont tous loin d'ici. Enfin bref, ça fait une motivation de plus pour épargner personne hein?

On est déja sur Run Bull, putain ça passe vite... J'étais bien posé la, moi, même si l'ambiance casse pas des briques ça me faisait du bien de m'asseoir. Enfin bref, quand faut y aller faut y aller, si on se magne j'aurais encore le temps d'aller me prendre un verre avant de rentrer mater les foutus documentaires qui passent aux heures ou les gens matent plus la télé.

-"C'est ici, m'sieur O'Sullivan, le gros truc la. Faut faire gaffe à pas plus s'approcher avec la tire, j'vous parie que y en a qui rôdent. Ils savent faire que ça : rôder."

Foutus rôdeurs. Bon, quoi qu'il en soit, j'ai rempli mon objectif actuel, alors j'vérifie ma cracheuse et j'attend que le bonhomme O'Sullivan annonce la suite des évènements, comme un bon petit porte-flingue que je suis.

Les gars disparaissent dans la ruelle. Alceo, Lynch et mes deux porte-flingue. Je regarde Véga. J'espère pouvoir avoir confiance en lui. Si ce n'est pas le cas, il est mort, de toute manière. Que ça soit moi ou un autre qui s'en charge, personne n'encule William J O'Sullivan. Surtout pas un connard de flic infiltré.
ça me fait pensé à ce film : The punisher. j'ai adoré le méchant de l'histoire, il a la classe. Par contre, il est con. Mais il a une façon sympa de punir son ennemi. Sauf qu'il ne l'a pas fait complètement. En bref de l'idée, mais pas de capacité. Un mec de film, quoi.

"Ok, on y va. j'entre en premier, quand les coups de feu sont terminé, tu entre, si tu entends que je ne suis pas le seul à tirer, tu entres et si je gueule, tu entres."

Je pense que c'est clair. Au travail donc...Je me dirige vers l'entrée calmement, mon flingue dans la main droite. Je la met dans le dos. Une grande inspiration et je monte le petit escalier qui mène à l'entrée. Je passe la porte pour découvrir un hall miteux, la papier peint arraché, des canapés pourris en guise de siège, un tonneau coupé en deux avec une palette couverte d'une plaque de fer en guise de table. Et deux mec le premier se lève.

"Qu'est ce que tu veux, me..."

il ne finit pas sa phrase. ma main droite sort de mon dos, le pointeur laser se pose sur sa tête, je presse la détente. il n'y a qu'un claquement sec - vraiment efficace, les nouvelles générations de silencieux - et le mec s'écroule dans sa banquette. Son pote tente de se lever, mais déjà mon canon se dirige sur lui, pas trop le temps de viser correctement. Je lui envoie un pruneau dans les tripes. Il tombe aussi par terre, mais n'a qu'un gémissement étouffé. On va pas lui laisser le temps de beugler, hein.
Je m'approche et lui fout une autre bastos dans la tête. Terminé pour lui. Hall cleaned.

Trois balles, deux morts. Bon début de soirée.

Je suis tranquillement le Sullivan jusqu’à l‘entrée mon Uzi en mains et mon Smith au fond de mon holster. Je le laisse dégommer les deux pigeons qu’avaient le malheur d’exister, puis j’entre à mon tour jetant un rapide regard à droit à gauche. C’est pas vraiment chic chez eux, m’enfin on refera la déco plus tard.

- Rock ‘n’ Roll !

C’est sorti tout seul, comme une réplique de film, comme quand un gus se prépare à foutre le putain de Tchernobyl. Je jette un regarde au vieux, ils sont pratiques ces nouveaux silencieux, hein, ça nous laisse le temps de monter furtivement jusqu’au deuxième sans foutre le bordel, même si tout n’est plus qu’une question de temps avant que ça ne devienne le putain de pogo. Surtout que moi je suis pas équipé de silencieux comme le bonhomme Sullivan, et que ça risque d'être assez crache la mort.

Bon, sans plus tarder je monte l’escalier, la musique est à fond, c’est tellement fort que y’a de quoi se péter l'audition, c’pas bon pour leur santé ça, diantre ! De toutes façons ils vont bientôt s'en rendre compte. Au moins ça a l’avantage de couvrir mes bruit de pas, sauf que c’est réciproque si jamais un des gus avait la fâcheuse idée d’arriver par derrière. Allez, j’arrive enfin au deuxième étage, là je me retrouve en face d’un grand couloir genre un grand couloir qui te laisse pas trente-six solutions. C’est soit je prend à gauche, soit à droite, soit… soit rien du tout. Instinctivement je pars à gauche, le Sullivan s’occupera de la droite. Toujours personne en vu, mais ça devrait pas tarder, je sens comme une odeur de futur mort dans le coin. J’avance lentement, mon doigt sur la gâchette prêt à faire feu à n’importe quel moment.

C’est au moment ou je passe une porte que je me retrouve en face d’un des gus qui visiblement sortait au même moment. Le pauv' type est tellement surpris de me voir qu’il a juste le temps de sursauter avant de se prendre un coup de crosse dans la gueule. Je le regarde tomber, boum, puis je regarde à gauche, à droite… bon, personne n‘a vu apparemment, alors tout roule. Je tire le corps au fond de la salle puis je lui attrape la tête pendant qu’il est encore inconscient pour lui péter la nuque en trois. Si y’a moyen d’être discret, autant essayer de le rester le plus longtemps possible... voilà, crack, crack, crack, moins un.

Bon, je me relève, d’où je suis j’ai perdu de vu le Sullivan et je sais pas ou les deux autres connards en sont en haut. Quoi qu’il en soit je continue le putain de meurtre, parce que je suis en face d’une porte et que j’entends comme du bruit derrière. Je m’avance doucement, tellement doucement que j’ai même le temps de me sortir une clope et de l’allumer, puis sans plus tarder j’y fous un putain de coup de crampe l’histoire de l’envoyer valdinguer. Là je vois au moins cinq ou six mecs posé dans la salle en train de regarder une émision à la con. J’ai même pas le temps de définir leur gueule que déjà mon Uzi fait danser son chargeur. Je veux pas savoir si y’avait des gosses ou non, avec Vic Vega on fait pas de chichi. Tout ce que je sais c’est que je viens de repeindre les murs en rouge, et qu’a partir de maintenant ça va s’agiter sévère dans la baraque.

Je colle toujours ce putain de mur avec le kukri bien gentiment dans la main gauche. A la démarche du père Lynch, je sens qu'il s'efforce de paraître nonchalant, presque détendu. Un pas mesuré respirant la "cool attitude", mon cul ouais. Un regard furtif vers Lynch confirme mes pensées. Il est tendu et ne sait pas trop où il en est. Quoiqu'il en soit, il sera prêt à m'couvrir le cas échant. C'est déjà ça de gagné. Les minutes passent et personne rapplique. Coups de feu ... Putain, y sont en avance sur l'horaire. Les autres derrière ont le sang qui brûle, déjà, ils veulent se précipiter. Bon, ne brusquons pas les choses. Mon bras se lève en un signe clair. On se calme. Apparemment, il y a un temps d'arrêt. Je fais plusieurs signes pour leur signifier de progresser doucement. Un autre coup, plus sévère celui-là et reconnaissable entre mille. Un fusil à pompe. Mais la fureur passée, il ne dissimule pas un tressaillement que je reconnais entre mille. Le pas de deux personnes qui approchent de l'autre côté du mur. Et ils sont trop pressés ... D'une, le vieux a dit: pas de témoin. De deux, ils vont certainement le prendre à revers donc ...

Une des deux personnes jaillit d'un coin du bâtiment pour être accueillie par un large coup de taille du kukri au niveau de la gorge. D'un mouvement fluide, Alceo se débarrasse du corps, la lame ne tournoie qu'une fois et vient se planter entre les deux omoplates. La lame court dans le corps et vient s'ôter en une gerbe de sang d'une esthétique ma foi contestable. On remarque alors Alceo regarder Lynch d'un air neutre:

" Ca avait l'air d'être deux des sentinelles dont tu parlais ...
A ton avis, on peut s'attendre à plus ? Moins ? Ou on monte direct ? "

Tout en tendant l'oreille, il se colla au mur et regarda au coin, apparemment, pas grand chose à signaler sinon l'échelle sur laquelle ils devaient grimper pour atteindre leur position. Une putain de bonne mission apparemment même si, de ce qu'on pouvait en juger de l'extérieur, son regard restait impassible. En fait ... Mieux que cela, il semblait totalement dans son élément. Le kukri toujours en alerte vibra légèrement avant d'atteindre une position d'immobilité troublante.