125 Hellview Street

Dans un immeuble d'une vingtaine d'étages, l'ascensceur fonctionne une fois sur trois. Forçant les habitants à monter souvent par la cage d'escalier.

La plupart des locataires sont plutôt tranquilles, certains sont un peu bruyants, mais rien de bien méchant.

John habite au dixième étage, son appartement est le plus grand de l'étage.
L'entrée constitue la pièce principale et la pièce de vie, une planche de bois posée sur deux tréteaux constituent la seule table. Dans le fond de la pièce, une cuisine américaine tout équipée reste le minimum du confort requis...
Un canapé miteux, récupéré dans une braderie trône fièrement contre un mur, une télé pas très grande et pas en très bon état en face...

La salle de bain constitue une pièce à part, et elle ne permet d'abriter qu'une seule personne, avec un douche, un lavabo, et des toilettes. L'espace exigüe que vient illuminer un néon blafard ne rend pas le lieu particulièrement accueillant.

La chambre est de loin la pièce la mieux aménagé, si on oubli le fait qu'il n'y a pas de lit, mais un simple matelat deux place posé parterre. La chambr n'est pas très grande, mais permet tout de même le minimum vital, une armoire, un bureau et une table de nuit...
Une fenêtre laisse filtrer la lumière d'un des côté de la chambre.

Le salon-cuisine possède trois fenêtres de façace, toutes du côté cuisine...





Je m'engouffre avec rapidité dans l'ascenseur, et je constate que pour une fois il marche. C'est la première fois depuis que j'ai emmenagé. Il rame un peu pour m'ammener au dixième, je n'ose pas imaginer s'il devait monter au vingtième.
Arrivé à mon étage, il me faut quelques secondes pour ouvrir la porte de mon appart et y entrer.
Il ne fait pas tout à fait aussi froid qu'à l'extérieur, mais on ne peut dire qu'on en soit très loin...

J'entre dans ma chambre et me change rapidement, j'opte pour quelque chose de plus passe-partout, un jean baggy et un sweet à capuche, des chaussure de skate, et des mitaines...
On est loin du look du pianiste du Tangiers, mais ça permet plus de mouvement et donc plus de chance de se défendre en cas de problème.
C'est aussi un peu plus pass-partout si je veux aller voir les tatoueurs, vu la proportion de gangs de tatoués sapés comme moi...
Je rempoche mes clé et mon portable, et prend juste le temps de manger une banane qui traînait là, dans une coupe sur le plan de travail de la cuisine.

Petite pause casse-croûte, et je ressors, prêt à commencer mon enquête...

Quartiers sensibles>

Je suis rentré sans encombres des quartiers sensibles, je suis plutôt content de ce que j'y ai trouvé... Enfin, content, n'est peut-être pas tout à fait le mot.
Qu'est-ce que vous ressentiriez si vous appreniez quelque chose sur un passé oublé, mais quelque chose qui vous met du même coup dans une merde noire?

Je me pose sur le canapé qui lâche un nuage de poussière... Vivement que je ma paie arrive, que je puisse faire quelques retouches décoratives.

Il va être l'heure d'aller au boulot. Allant à la salle de bain, je me dessape et entre dans la douche. Je me lave à l'eau froide, une habitude que je n'ai pas encore totalement assimilée, mais l'immeuble possède seulement deux ballons d'eau chaude pas très grands, autrement dit, pas assez d'eau chaude pour tout l'immeuble, c'est un miracle quand on arrive à avoir une température supérieure à vint-cinq degrés.

Je repense à la douche que j'ai pris hier, de loin la plus sympa que j'ai pu prendre. J'espère qu'on recommencera, cette fois je serais peut-être plus entreprenant...

Le rinçage terminé, je sors et attrape la serviette, pour m'essuyer, j'essaye de faire vite étant donné qu'il caille vachement dans l'appart... Le jour où je recroise le proprio, je lui explique ma façon de penser!

Enroulant la serviette autour de mes hanches, je vais sortir des fringues pour le boulot. Chemise, avec t-shirt en dessous cette fois, jean sombre, chaussure de ville et l'éternelle veste en cuir.

En sortant de ma chambre, j'attrape mon portable sur mon plan de travail, et envoie un message à Sam, si jamais elle veut qu'on se revoit ce soir...

Puis je sors, le Tangiers ne doit pas être surchargé aujourd'hui, mais bon, après tout il faut bien que je vive, même s'il n'y a personne pour écouter ma musique...

>Le Resto-bar du Tangiers

Je souris à moitié à l'idée d'un Burger King, ce n'est pas vraiment mon type de nourriture mais d'un autre côté, je ne saurai sûrement pas cuisiner quelque chose qui tiendra la route en moins d'une demi-heure.

"- Va pour le Burger King. Dis-je en étouffant à peine un soupir. C'est gentil à toi d'y penser." Je rajoute ces quelques mots pour éviter qu'il ne pense que je ne fais pas attention à son geste.

Une heure me laisse largement le temps de faire disparaître ma veste, de un et de faire d'autres choses utiles, de deux.

"- Je t'attends à mon appartement, il y a un interphone à mon nom en bas. A tout à l'heure."

Je le quitte sur ces mots et souris à l'idée qu'il passe en espérant qu'il ne posera pas trop de questions mais tel que je connais...
Le téléphone raccroché je me dirige vers la salle de bain...

379 Jackson Drive

En sortant de chez Sam, je me suis un peu baladé, j'ai profité d'un temps agréable pour redécouvrir un peu la ville. Je ne suis pas énormément sortit depuis mon réveil, et je dois dire que ça m'a fait du bien, et surtout, j'ai repérer la plupart des magasins qui me seront éventuellement utiles, et les endroits agréables.

mais je dois dire que ma soirée d'hier, mon réveil matinal, et cette balade, je suis franchement vanné. Mon appartement commence à prendre la poussière, mais je n'ai pas d'aspirateur, et vu que je suis très peu chez moi, je vais pas investir dans quelque chose qui ne me servirait qu'une fois l'an.

Mes fringues rejoignent mon matelas, alors que je les enlève pour aller prendre une douche.
L'eau chaude sur mon corps est agréable, je me prends à repenser à la douche que j'ai prise avec Sam, et un petit sourire vient éclairer mon visage. Elle encore plus belle nue qu'habillée...
Le bruit de la douche m'hypnotise, je me prend à me sentir détacher de ce qui m'entoure, comme si mon esprit quittait mon corps.

des images fugitives de Sam se bousculent sur mes paupières fermées, des images de Gary, du boulot, de la ferme d'hier soir.

"Je me débat, luttant contre ces hommes qui me tiennent, je hurle, on me sangle sur une table, avec des lanières de cuir solides. Je tente de m'arracher à cette étreinte, tout est flou, je ne vois que des visages aux orbites vides, des têtes de morts. Je me débat de plus belle. criant, suppliant qu'on me relâche.
Un des squelettes arrive, habillé d'une blouse et d'un filet de chirurgien, un masque lui dissimule le bas du visage. Il me sangle le front, je ne peut quasiment plus bouger.
La seringue qu'il tient se rapproche inéluctablement de mes yeux. Je sens l'aiguille froide se planter dans l'espace entre mes deux yeux, le liquide qui s'en écoule me fait l'effet de milles clous enfoncés dans mon crâne, je hurle, je tente comme je peux de bouger..."

Le choc me fait revenir à la réalité. Je me suis éffondré dans la douche, ma tête me donne l'impression de vouloir exploser, j'ai le cerveau en feu. Et j'ai dû me cogner en tombant, car une bosse apparaît à l'arrière de mon crâne. J'éteint la douche, maintenant ma tête.
Le mal commence déjà à se dissiper. Bon sang, à quoi est-ce que j'étais entrain de penser? Je me rappelle de... Bon sang! Je n'arrive pas à me rappeler, j'ai pourtant l'impression que tout est là, quelque part, à portée de main. Mais impossible de me souvenir...

J'attend quelques minutes que le mal de tête se dissipe complètement. Ca fait un mal de chien. Je finit enfin par sortir de ma douche, me sèche rapidement et enfile des habits propres.
Je me pose quelques instants à la cuisine. J'attrape une banane et entreprend de la manger. Toujours en essyant de retrouver ces souvenirs, je suis sûr que c'en était.

Je finit par abandonner, il finiront bien par ressurgir un jour ou l'autre. Je file au boulot, il est presque l'heure...
Le Resto-Bar du Tangiers.

Les nuits se succèdent au bar du Tangiers, heureusement que je ne peut me lasser de jouer du piano, sinon, je pense que j'aurais déjà rendu mon tablier depuis longtemps, mes horaires sont loins d'être très agréables, et j'ai l'impression que le public se lasse de plus en plus.

De toute manière, j'ai d'autres soucis en tête, ça fait maintenant plus de deux mois que je me suis réveillé dans cette ruelle, sans aucun souvenir de qui j'étais, et je n'ai pas avancé d'un poil dans mes recherches. J'en viens à me demander si ce tatoueur qui m'a avoué que le sigle que j'arbore sur le pectoral droit était celui d'un gang très dangereux, ne m'a pas sortit une intox pour que je lui débarrasse le plancher.
Je commence à en avoir assez de piétiner, et ma mémoire qui refuse de revenir, c'est à croire que je suis condamné à ne jamais savoir qui j'étais, et à refaire ma vie en tant que John Doe...

Mais je refuse de donner satisfaction à ceux qui m'ont fait ça, hors de question que je renonce, je finirais par les trouver, et là des comptes devront êtres rendus.
En attendant, il est midi et j'observe d'un air absent ma maigre pitance, un steack haché accompagné d'un peu de purée en sachet. Rien de bien folichon, à croire que je n'ai aucun don pour la cuisine. Ce n'est pas mauvais, mais c'est très loin d'être bon. Et puis il y a ma relation avec Sam. Je n'arrive pas vraiment à définir ce qui nous lie vraiment, et elle semble très prise par son boulot, ce qui nous empêche de nous voir autant que nous le voudrions.
Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque, je pense à elle très souvent, peut-être trop, et c'est ce qui m'empêche de me concentrer sur mon enquête.

J'ai d'ailleurs de plus en plus l'impression que je vais devoir me mouiller dans des affaires louches si je veux en apprendre plus. Les chemins de la vertus ne sont pas ceux qui mènent à la vérité, et même si cette idée me rebute, je crains qu'il me faille traiter avec des criminels si je veux avoir des informations.

Des coups frappés à la porte me tirent de mes réflexions bien sombres. Je prends le temps de m'essuyer la bouche avec une serviette, avant de me lever pour me diriger sans conviction vers la porte de mon appartement. Je ne pense pas une seconde à regarder par le judas avant d'ouvrir en grand ma porte, et de me retrouver nez à nez avec un poing ganté arrivant à toute vitesse vers ma figure.
Une bref douleur, et puis plus rien. Rien que le noir complet et silencieux de l'insconscience...

La Lande [Somewhere beyond Nothing]

L'hôpital

On arrive enfin devant mon immeuble. Je demande au taxi de m'attendre, je grimpe les marches à toute vitesse. En arrivant devant ma porte, je constate qu'elle est toujours ouverte. L'intérieur est navrant. Comme si ça ne leur suffisait pas de me torturer, ces saulauds ont saccagé mon appart. Heureusement que j'avais pas grand chose, ils n'ont pas trouvé quoi faire de mon pauvre matelas, et on préféré se venger sur ma télé et mon electro-ménager. Je vais devoir tout racheter. Je doute que mon patron me lâche une avance, surtout que je ne suis pas venu jouer deux soirs de suite...

J'inspecte ma chambre, au moins il n'ont pas trouvé ma planque, où je laisse quelques dollars de côté. Ils ont par contre ruiné mon porte-feuille qui traîne parterre. J'attrape quelques dollars de ma cagnotte et redescend les donner au chauffeur.
Une fois remonté, je m'attelle au rangement. Je balaye, je rafistole, je nettoie. Ce n'est qu'en remettant mon répondeur sur sa table basse que je m'aperçoit qu'il y a un message. Il date d'aujourd'hui. J'appuie sur le bouton, et tout en continuant de balayer, je l'écoute.
La voix de Sam résonne, fatiguée, peut-être même un peu tendue. Elle me demande expressément. Je me fige dans mon geste. Ce ton, ces mots, ça n'augure rien de bon. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave. J'abandonne sans plus tarder mon balai et file me changer, autant éviter de se présenter avec une chemise d'infirmier et un pantalon couvert de sang, les questions risqueraient d'être difficile à contourner.

Je récupère mon portable, heureusement entier, et passe une veste assez chaude. J'appelle rapidement un taxi, et descend devant mon immeuble après avoir verrouiller ma porte. Dix minutes plus tard, grâce à cette compagnie de taxis efficace, je me retrouve en route pour l'appart de Sam.

Bon sang, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé...